Le comte Léon Tolstoï, a débuté en 1852 par un récit intitulé «L’enfance», qui attira aussitôt sur lui l’attention des connaisseurs et de la critique. C’était une étude des premières années de la vie humaine, dans le genre de ce que Charles Dickens a tenté de faire dans son charmant roman de «Dombey et fils»; une grande finesse d’observation psychologique s’y allie à la plus touchante poésie. Plus tard vinrent des récits militaires d’une couleur admirable, sobre et puissante. (L’auteur était officier d’artillerie; il avait servi au Caucase et pendant le siège de Sebastopol.) A ces récits succédèrent des nouvelles aussi remarquables par le fond que par la forme; l’une d’elles, assez improprement intitulée «Les cosaques», offre la peinture la plus vive et la plus vraie du Caucase et de ses habitants. «La guerre et la paix», dont j’ai parlé plus haut, vint clore la liste des æuvres du comte Tolstoï dans le passé; un nouveau grand roman dû à sa plume se publie actuellement à Moscou.